L’enterrement de vie de garçon : origines et pratiques usuelles

En flânant dans les rues le week-end, vous avez sans doute déjà été abordé par un groupe de jeunes gens du même sexe accompagnant un ou une futur·e marié·e vous demandant de vous prêter aux jeux (et aux gages) qu’ils ont soigneusement préparés. Ces joyeux drilles ne font rien d’autre que de participer à une tradition ancestrale : celle de l’enterrement de vie de garçon ou de vie de jeune fille. Quelles sont les origines de cette pratique ? Comment s’organiser pour un enterrement de vie de célibataire réussi ? C’est ce que nous allons voir.

Une tradition datant de quelques siècles

Si on retrouve des traces sur les réunions entre hommes avant un mariage dès la Grèce antique (en tout bien tout honneur, n’y voyez aucune malice), l’enterrement de vie de garçon tel qu’on le connaît aujourd’hui est véritablement né au 18ème siècle. A cette époque, les amis du futur époux organisaient une petite fête (ou plutôt beuverie) qui se terminait souvent avec des filles de joie. Et pour la future épouse, me direz-vous ? Et bien, évidemment, dans les années 1700, les femmes restaient à la maison et il était hors de question qu’elles se réunissent pour fêter quoi que ce soit. Il faudra attendre la libération de mai 68, soit près de 300 ans plus tard que les hommes, pour qu’elles puissent agir de la même façon. Ou presque. Selon la sociologue Catherine Pugeault Ciccheli, les clichés perdurent, et même si on a tendance à moins sexualiser ce rituel, il reste un moyen de faire persister « l’ordre sexuel ».

L’organisation de nos jours

En général, ce sont les témoins des futurs mariés qui se doivent d’organiser les enterrements de vie de célibataire chacun de leur côté, et d’inviter les participants. La plupart du temps, les personnes conviées sont les amis proches, et non la famille (à l’exception des frères et soeurs) et on comprend bien pourquoi : il pourrait y avoir quelques situations gênantes au cours de la soirée devant les parents ! En ce qui concerne les différentes activités prévues, il est de bon ton de demander à chacun des participants ce qu’il préfère pour ne frustrer personne. La distinction entre les garçons et les filles est assez importante à ce niveau-là. Tandis que les unes préfèrent les cours de danse (avec représentation le jour du mariage), les massages et les soins beauté, les autres n’hésitent pas à pratiquer des activités plus viriles comme le karting, le paintball, ou divers sports à sensations. L’évènement peut avoir lieu sur une journée, une demi-journée ou même parfois un week-end, notamment lorsqu’il est prévu un voyage à l’étranger (les destinations les plus prisées étant l’Espagne et les ex pays de l’Est). Reste la question de l’argent. Car bien sûr, ces activités ont un coût. Heureusement, depuis les années 2000, les offres se sont multipliées, ce qui a fait (un peu) baisser les prix.  Habituellement chacun paie sa part, mais il n’est pas rare que les amis invitent les futurs mariés, d’autant plus qu’à la fin de la journée, il est devenu courant que filles et garçons se retrouvent pour faire la fête ensemble.